Mgr Dominique Le Tourneau

Un sacrifice de toute l’Église

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L’Église est présentée par saint Paul sous l’image d’un corps dont le Christ est la tête (1 Corinthiens 12, 12 et suivants). L’Église est donc offerte avec le Christ à l’autel, et l’Eucharistie se présente à nous comme le sacrifice de l’Église, et donc de ses membres. Tous ceux qui prennent part à la messe, sans sacrifier comme le prêtre, cependant « offrent avec lui, en vertu du sacerdoce commun leurs propres sacrifices spirituels, représentés par le pain et le vin depuis le moment de leur présentation à l’autel. […] Le pain et le vin deviennent, en un certain sens, le symbole de tout ce que l’assemblée eucharistique apporte d’elle-même en offrande à Dieu, et offre en esprit » (Jean-Paul II, Lettre à tous les évêques sur le sacrement de l’Eucharistie, 24 février 1980, n° 9).

Cette réalité souligne la « grandeur de la vie ordinaire » (titre d’une homélie de saint Josémaria, dans Amis de Dieu, n° 1-22) du chrétien pour qui la messe est « le centre et la racine de la vie spirituelle » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 87).
Comme les Pères conciliaires l’ont écrit, en parlant des fidèles laïcs et de la messe, « toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ (cf. 1 Pierre 2, 5) ; et dans la célébration eucharistique, ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. C’est ainsi que les laïcs consacrent à Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d’adoration » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium, n° 34).

Après avoir reçu ces dons, le prêtre invite l’assemblée à prier « au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église ». Ceci est particulièrement important et montre toute la place que la vie ordinaire du chrétien est appelée à prendre dans le sacrifice de la messe en même temps que la valeur de sa vie pour le salut du monde. En effet, « tous ceux qui participent avec foi à l’Eucharistie se rendent compte qu’elle est un « Sacrificium », c’est-à-dire une « offrande consacrée ». En effet, le pain et le vin, présentés à l’autel et accompagnés de la dévotion et des sacrifices spirituels des participants, sont finalement consacrés, et donc deviennent vraiment, réellement et substantiellement le Corps livré et le Sang versé par le Christ lui-même » (Jean-Paul II, Lettre citée, n° 9). Cette participation du baptisé au mystère eucharistique a elle-même un côté mystérieux, mais elle donne une dimension très positive à la vie. « L’Église veut que les fidèles non seulement offrent cette victime sans tache, mais encore qu’ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et soient consommés, de jour en jour, par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux, pour qu’à la fin Dieu soit tout en tous » (Instruction générale du Missel romain de 2004, n° 55).

De ce fait, puisque le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, cela signifie que les offrandes spirituelles des participants à la messe deviennent elles aussi ce Corps et ce Sang. De la sorte se réalise ce que Jésus disait à ses apôtres, face à la multitude qui n’avait pas de quoi manger : « Donnez-leur à vous-mêmes à manger » (Marc 6, 37).

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