Mgr Dominique Le Tourneau

Les effets du sacrement de l’ordre

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10. Les effets du sacrement de l’ordre

Ce sacrement confère un caractère spirituel indélébile, qui est une nouvelle participation au sacerdoce du Christ, afin de servir comme son instrument en faveur de l’Église. Par conséquent, ce sacrement « ne peut pas être réitéré ni conféré temporairement » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1582). Le ministre ordonné administre validement les sacrements, même s’il est lui-même un ministre indigne, c’est-à-dire s’il se trouve en état de péché mortel, car « c’est le Christ qui agit et opère le salut à travers le ministre » (Ibid., n° 1584). Ce qui faisait dire à saint Augustin : « Quant au ministre orgueilleux, il est à ranger avec le diable. Le don du Christ n’en est pas pour autant profané, ce qui s’écoule à travers lui garde sa pureté, ce qui passe par lui reste limpide et vient jusqu’à la terre fertile. […] La vertu spirituelle du sacrement est en effet pareille à la lumière : ceux qui doivent être éclairés la reçoivent dans sa pureté et, si elle traverse des êtres souillés, elle ne se souille pas » (In Evangelium Ioannis tractatus 5, 15).
Le sacrement de l’ordre augmente la grâce sanctifiante et confère la grâce spécifique sacramentelle, qui « est celle d’une configuration au Christ Prêtre, Maître et Pasteur dont l’ordonné est constitué ministre » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1585). Les évêques et les prêtres reçoivent le pouvoir d’agir in persona Christi Capitis, « en la personne du Christ Tête ». « Pour l’évêque, c’est d’abord une grâce de force (« L’Esprit qui fait des Chefs » […]) : celle de guider et de défendre avec force et prudence son Église comme un père et un pasteur, avec un amour gratuit pour tous et une prédilection pour les pauvres, les malades et les nécessiteux. Cette grâce le pousse à annoncer l’Évangile à tous, à être le modèle de son troupeau, à le précéder sur le chemin de la sanctification en s’identifiant dans l’Eucharistie avec le Christ Prêtre et Victime, sans craindre de donner sa vie pour ses brebis » (Ibid., n° 1586). « Le don spirituel que confère l’ordination presbytérale est exprimé par cette prière propre au rite byzantin. L’évêque, en imposant les mains, dit entre autres : « Seigneur, remplis du don du Saint-Esprit celui que Tu as daigné élever au degré du sacerdoce afin qu’il soit digne de se tenir sans reproche devant ton autel, d’annoncer l’Évangile de ton Royaume, d’accomplir le ministère de ta parole de vérité, de T’offrir des dons et des sacrifices spirituels, de renouveler ton peuple par le bain de la régénération ; de sorte que lui-même aille à la rencontre de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ton Fils unique, au jour de son second avènement, et qu’il reçoive de ton immense bonté la récompense d’une fidèle administration de son ordre » (Ibid., n° 1587). Quant aux diacres, « la grâce sacramentelle leur donne la force nécessaire de servir le Peuple de Dieu dans la « diaconie » de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec l’évêque et le presbyterium » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium, n° 29).
Les prêtres constituent le « presbyterium » de l’évêque dont ils sont les coopérateurs. Le « presbyterium » caractérise une circonscription ecclésiastique majeure : « L’appartenance à un presbyterium concret a toujours lieu dans le domaine d’une Église particulière, d’un ordinariat ou d’une prélature personnelle » (Directoire sur le ministère et la vie des prêtres).

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