Au nombre des solennités, nous avons le 1er janvier la Maternité divine de Marie, première fête mariale de la liturgie romaine, au VIIe siècle et principale solennité de nos jours, celle qui commande toutes les autres célébrations des mystères de notre Seigneur ; l’Annonciation le 25 mars ; l’Assomption de Marie le 15 août, patronne principale de la France depuis Louis XIII ; l’Immaculée Conception de Marie le 8 décembre. Le jour de la Nativité de Notre Dame est évidemment aussi un jour de joie pour nous, ses enfants : « Venez, hommes de toutes races, venez célébrer la fête de la naissance de la Mère de Dieu et de la Corédemptrice de l’humanité. Si on fête le jour de la naissance des hommes, comment ne célébrerions-nous pas la naissance de cette femme qui transforma en joie la tristesse de notre Mère Ève ? (...)
Aujourd’hui a commencé le salut du monde... En effet, dans la « maison probatique », c’est-à-dire la maison des brebis, est née le Mère de Dieu, de qui devait naître l’Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde, souligne saint Jean Damascène.
Aujourd’hui le Verbe divin, Créateur de toute chose, crée un nouveau Livre (Marie) qui est sortie du cœur de son Père, et qui est écrit par l’Esprit Saint » [1]
Nous fêtons aussi Notre-Dame de Lourdes le 11 février, Notre-Dame de Fatima le 13 mai, la Visitation de la Vierge Marie le 31 mai, fête qui existait au XIIIe siècle, le Cœur immaculé de Marie, mémoire instituée en 1944, Notre-Dame du Mont Carmel le 16 juillet, la dédicace de Sainte-Marie Majeure le 5 août, Sainte Marie Reine le 22 août, la Nativité de la Sainte Vierge le 8 septembre, le très saint Nom de Marie le 13 septembre, Notre-Dame des Douleurs le 15 septembre, Notre-Dame de la Merci le 24 septembre, Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre, Notre-Dame du Pilier le 12 octobre, la Présentation de la Sainte Vierge le 21 novembre, Notre-Dame de la Médaille miraculeuse le 27 novembre, Notre-Dame de Lorette le 10 décembre, Notre-Dame de Guadalupe le 12 décembre, la Sainte Famille le dimanche après Noël.
Quel pays ne peut s’honorer d’avoir été visité par la Reine des cieux et de la terre ? Notre-Dame de Willesden en Angleterre, Notre-Dame d’Eisielden en Suisse, Notre-Dame de Lorette en Italie, Notre-Dame de Guadalupe patronne des Amériques, Notre-Dame de Chestochowa en Pologne, Notre-Dame du Pilier en Espagne, l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu à Rila en Bulgarie, Notre-Dame de Montserrat en Catalogne
Et en France, dans la « douce France », au-delà des quatre lieux d’apparition du XIXe siècle, c’est une constellation de lieux de dévotion à notre Mère, mille lieux de pèlerinale marials [2]. Notre-Dame de Liesse, a été pendant des siècles un des trois sanctuaires les plus florissants avec Notre-Dame des Ardilliers et Le Puy [3]. En Savoie, les démons sont contenus par la « Noiraude », Notre-Dame de Myans, qui les empêche de passer plus avant.
La piété mariale, ce sont aussi les bannières que porte le vent de l’Esprit, les confréries si méritantes, que je ne peux hélas que mentionner en passant, et les si nombreuses communautés religieuses qui portent le nom de Marie.
Les cantiques à Marie « qu’on prie à genoux, qui sourit et pardonne », mériteraient un chapitre à part. Et que dire des innombrables cathédrales, basiliques, églises, prieurés, monastères, chapelles, ermitages et autres pacés sous un vocable de notre Mère, aussi diversifié que les temps et la finesse d’âme de ses enfants, que l’inspiration du Paraclet l’a suggéré et continue de le faire monter au cœur de ses enfants ?
Notre prière est alimentée aussi par le magistère de l’Église, notamment celui des Pontifes romains. Mentionnons pour faire bref le chapitre VIII de la constitution dogmatique Lumen gentium, du Concile Vatican II, l’exhortation apostolique Marialis cultus, de Paul VI (1974), l’encyclique Redemptoris Mater, de Jean-Paul II (1987) et sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ (2002). Paul VI écrivait dans Marialis cultus que « la piété de l’Église envers la Vierge est un élément intrinsèque du culte chrétien. (... elle) constitue un puissant témoignage de sa lex orandi et une invitation à raviver dans les consciences sa lex credendi. Et inversement : la lex credendi de l’Église demande que, partout, se développe d’une manière florissante sa lex orandi à l’égard de la Mère du Christ » [4]. Ces textes rappellent des aspects de la prière à Marie, dernier volet de notre exposé.
[1] Saint Jean Damascène, Sermon pour la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie.
[2] Couturier de Chefdubois, Mille pèlerinages de Notre-Dame, Paris, Spes, 3 vol., 1953.
[3] Cf. Bruno Maes, Le roi, la Vierge et la nation. Pèlerinages et identité nationale entre guerre de Cent Ans et Révolution, préface par Nicole Lemaître, Paris, Éditions Publisud, 2002.
[4] Paul VI, exhort. ap. Marialis cultus, 22 mars 1974, n° 56.