Mgr Dominique Le Tourneau

Des actions rituelles

Accueil > Sacrements > Les sacrements en général > Des actions rituelles

Les sacrements de l’Église comportent une dimension profondément humaine. Ils font appel à des symboles qui traduisent les rapports de l’homme avec le cosmos en même temps qu’ils les transfigurent : l’eau, le pain, l’huile… « C’est même en prenant corps, en quelque sorte, dans les éléments les plus fondamentaux de la nature et de l’existence humaine que la grâce sacramentelle, cette action spécifique de Dieu, se communique en chaque sacrement : dans le baptême « par le bain d’eau qu’une parole accompagne » (Éphésiens 5, 26), dans l’Eucharistie par la participation à un repas, dans l’onction des malades par une onction d’huile… » (Catéchisme des évêques de France, n° 362).

Ces symboles sont vécus par des paroles et des gestes, des actions sacrées. Ils prennent forme dans les rites. « Les rites sont des actions accomplies et renouvelées conformément à des règles. Ces règles sont toujours propres à un groupe humain déterminé. De telles actions rituelles se retrouvent dans toute vie sociale. Elles sont indispensables à la cohésion du groupe. Les membres du groupe se reconnaissent entre eux à travers ces rites qui leur sont communs. Leur vie en est marquée. Elle en reçoit ses orientations, son « style », qui souvent déconcertent les personnes extérieures au groupe » (Ibid., n° 363). Tertullien soulignait dès le début du IIIe siècle que les sacrements sont accomplis sur le corps pour sanctifier l’âme (cf. De resurrectione 8, 3, CCL 2, p. 931).

Certains aspects secondaires de ces rites peuvent être adaptés aux circonstances, mais « en eux-mêmes, dans leur caractère proprement rituel, les sacrements ne se laissent pas manipuler. Nul ne les invente pour lui seul. Il n’appartient à aucun groupe particulier de les modifier ou de les arranger à sa façon. Ce serait les vider d’une signification qu’ils trouvent seulement dans leur lien avec l’Église universelle » (Catéchisme des évêques de France, n° 363).

Les rites s’enracinent dans l’histoire de l’Église. Ils préexistent aux rassemblements des fidèles. Par là même, ils empêchent « l’assemblée liturgique chrétienne de ramener ce qui va s’accomplir à la mesure de ses désirs ou de ses projets. Ainsi, avant même qu’il ne se remplisse de tous ses traits concrets, le rite (la plongée ou l’eau répandue, l’onction, le pain partagé…) manifeste aux croyants qu’ils ne sont pas rassemblés en leur propre nom, mais au nom d’un Autre » (Ibid., n°364), au nom de Dieu.

Dans l’Église, les fidèles croient comme ils prient et prient comme ils croient. C’est ce que déclare le vieil adage lex orandi, lex credendi, qu’on pourrait transcrire ainsi : « La règle de la prière de l’Église est en même temps la règle de la foi », ou encore « ce que l’Église célèbre, c’est aussi ce qu’elle croit » (Ibid.).

titre documents joints

Dans la même rubrique